Manger bon et sain, respecter l'environnement sont des idées qui nous préoccupent tous. Le jardinage biologique est fait pour vous : les techniques ne sont pas plus difficiles, elles sont simplement différentes. Alors pourquoi ne pas commencer dès à présent ? Grâce aux conseils d’Hervé Michel - paysagiste - vous n’avez plus d’excuses pour ne pas vous lancer !
Légumes : bons pour la forme et les papilles
Le plaisir du jardinage se prolonge par celui de la dégustation de produits frais et sains. Chez soi, autant cultiver des légumes de manière biologique, meilleurs pour la santé, gorgés de vitamines et d'oligo-éléments. Il suffit d'appliquer quelques règles simples concernant le travail du sol, d'utiliser des engrais et des produits de traitements respectueux des plantes et de l'environnement.
Votre santé et l’environnement méritent bien de changer un peu vos habitudes, non ?
Les bons côtés du bio
- Beauté : les fleurs des engrais verts (le bleu de la phacélie ou le jaune doré des moutardes) décorent le potager : Mais surtout fauchez-les avant La formation des graines.
- Économique : rien ne se perd, tontes et épluchures diverses finissent au compost. Le paillage économise l'eau. Les traitements sont des recette maison. Les bêchages et les désherbages sont limités.
- Santé : les outils utilisés (grelinette, actibêche ou griffe) permettent de ménager le dos.
Le travail de la terre
Il perturbe la vie biologique du sol car il dérange les vers de terre et il active le lessivage des éléments nutritifs. Il allège pourtant les terres trop lourdes et élimine les parasites.
Si vous optez pour le bêchage, ne descendez pas à plus de 15 cm de profondeur. Pour les sols lourds, procédez avant l'hiver, et en fin d'hiver pour les sols légers (à protéger en période froide par un engrais vert ou un paillis).
Le travail du sol
Le jardinage biologique est basé sur les micro-organismes du sol, la façon de le travailler a donc beaucoup d'importance. Le sol est peuplé d'êtres vivants (des milliards dans quelques grammes de terre) qui sont les garants de sa fertilité. Ces micro-organismes se divisent en deux catégories.
- Les aérobies, qui ont besoin d'oxygène pour vivre, se trouvent dans les douze à quinze premiers centimètres du sol.
- Les anaérobies vivent sans air et se trouvent en profondeur. Lors du labour, vous mettez en surface les micro-organismes que l'air fait périr et enterrez ceux qui ont besoin d'oxygène ! Travaillez le sol à l'aide d'outils adaptés comme la grelinette ou l'actibêche, qui ne retournent pas la terre mais l'aèrent. Utilisez aussi les fraises du motoculteur à 15 cm de profondeur, ce qui va permettre d'enfouir des herbes et le compost maison.
Les traitements adaptés sont préparés à partir de plantes qui ont des vertus insecticides ou de cuivre et de soufre pour lutter contre les principales maladies.
Les plantes utiles pour le sol
Les engrais verts sont cultivés pour enrichir ou améliorer la structure du sol. En quelque sorte, ils travaillent à votre place. Semez-les dès qu'une parcelle doit rester inoccupée pendant deux ou trois mois.
- Engrais verts à semer en août-septembre et à enfouir avant l'hiver : moutarde blanche, phacélie, sarrasin, féverole, radis chinois, lupin jaune.
- Engrais verts à semer en août-septembre et à enfouir au printemps : vesce d'hiver, féverole d'hiver, seigle, ray-grass italien, trèfle incarnat.
Les engrais
Le jardinage biologique n'emploie que des produits d’origine animale ou végétale comme :
- le fumier ;
- la corne broyée ou torréfiée ;
- le compost ;
- le tourteau de ricin ;
- les coquilles de cacao ;
Ou encore des substances minérales telles que :
- les phosphates naturels ;
- et la poudre de roches.
1. Pour la saveur
Apportez des phosphates avant le bêchage sous forme de poudre d'os (50 à 100 g/m2) et des oligo- éléments sous forme de poudre de roche ou d'algues (200 g/m2), de cendre de bois (50 g/m2).
2. Pour la croissance
- Pour les sols acides. Apportez du calcium. Procédez juste après la récolte, avant le bêchage ou avant un semis d'engrais vert. Comptez de 1 à 4 kg de chaux pour 10 m2. Vous pouvez aussi incorporer, la place de la chaux, du calcaire broyé, de la dolomie (riche en magnésium), des scories Thomas ou du lithothamne.
- Pour tous les sols. Lors du labour, incorporez une brouette de fumier bien décomposé par mètre carré. Lorsque les feuillas sont développées, réalisez des fertilisations foliaires pour activer la végétation. Utilisez des essences naturelles de plantes et opérez le soir ou le matin.
3. Pour le tonus
En cours de végétation. Arrosez les légumes ou vaporisez le purin sur les tomates, les pois, les haricots... après sa dilution (1L de purin pour 10 d'eau de pluie).
- Le purin de consoude s'obtient par macération des feuilles pendant environ trois semaines. Le jus récupéré par Égouttage et pressage est directement utilisable.
- Le purin d'ortie s'obtient en plaçant 1 kg de feuilles dans 10 L d’eau de pluie pendant 15 jours. II est plus riche en potasse que le précédent, mais aussi plus nauséabond. Ajoutez un peu de lithothamne pour supprimer l'odeur.
